dimanche 17 juillet 2011

Allah n'y est pour rien ! : Sur les révolutions arabes et quelques autres


Présentation de l'éditeur

Ce livre est né d’une émission sur le site internet Arrêt sur images. Emmanuel Todd y était invité pour parler des révolutions qui secouent le monde arabe et plus particulièrement du rôle joué par la démographie. Son analyse était si originale et sa pensée si libre, que nous avons eu aussitôt envie de lui poser d’autres questions et d’en faire un livre. Todd dépasse par le haut le lancinant débat sur l’islam qui serait incompatible avec la modernité et la démocratie. Il le dépasse par l’histoire millénaire saisie dans ses permanences : la manière dont les êtres humains s’aiment, s’unissent et se perpétuent, leur éducation, leur durée de vie. Les statistiques existent et sont disponibles mais demeurent silencieuses, aussi longtemps que n’arrive pas un Todd pour les faire parler. Ce livre bref apporte un regard indispensable pour comprendre ce qui se passe de l’autre côté de la méditerranée, ce monde si proche auquel nous unissent tant de liens, passés comme présents. L’actualité en Tunisie, en Egypte, en Libye et en Syrie et le prochain sommet de Deauville consacré aux conséquences économiques du printemps arabe donneront à cet ouvrage et à son auteur une exposition médiatique importante.

jeudi 14 juillet 2011

Les Places et les Chances : Repenser la justice sociale


Il y a deux manières de concevoir la justice sociale. La première, l'égalité des places, vise à réduire les inégalités entre les différentes positions sociales. La seconde, l'égalité des chances, cherche à permettre aux individus d'atteindre les meilleures positions au terme d'une compétition équitable. Aujourd'hui, en France comme ailleurs, cette dernière conception tend à devenir hégémonique. Mais, si elle répond au désir d'autonomie des individus, l'égalité des chances s'accommode de l'existence et même du développement des inégalités. Contre l'air du temps, François Dubet plaide en faveur du modèle des places : celui-ci combat résolument les inégalités et accroît la cohésion de la société. En montrant comment on peut promouvoir la justice sociale sans tout sacrifier à la compétition méritocratique, ce brillant essai œuvre à la reconstruction intellectuelle de la gauche.
François Dubet est professeur de sociologie à l'université de Bordeaux II et directeur d'études à l'EHESS. Il a récemment publié au Seuil L'École des chances (2004), Injustices (2006) et Le Travail des sociétés (2009).

dimanche 10 juillet 2011

Ville 3000 Imaginer de nouveaux quartiers à vivre à Lille



Ville 3000 Imaginer de nouveaux quartiers à vivre à Lille

Lors du séminaire Ville 3000, chercheurs, architectes, urbanistes, aménageurs, maîtres d'ouvrage et élus de Lille, de France et d'Europe ont mis en commun leurs expériences pour interroger les grands enjeux de la ville du XXIe siècle et proposer des orientations pour demain.
Et si on se retrouvait...

Le livre de Martine Aubry est précieux car il donne une ligne directrice précise de ce que peut être une politique de gauche crédible face à une politique de droite. 
Martine Aubry utilise son expérience pratique à Lille pour y exposer par l'exemple sa vision de la politique de proximité (politique de la ville, de l'aménagement du territoire, ..). 
Elle revient sur les « 35h » - Un chapitre y est dédié - pour les re-légitimer. En effet les « 35h » ne doivent pas être vu au niveau individuel (passage de 39h à 35h pour 1 salarié) mais au niveau macro économique : une équation simple le résume bien : Nombre d'heure de travail (global) = Nombre d'heures travaillées * Nombre de personnes travaillant. 

Le partage du temps de travail résultant des « 35h » doit s'accompagner impérativement d'une hausse de la population active conduisant ainsi le nombre d'heures globalement travaillées à être plus élevé car si le nombre d'heures travaillées individuel diminue, il est plus que compensé par une augmentation de la population au travail. 

Cette équation à le mérite de montrer que parler sur un plan individuel des « 35h » est un non sens. Martine Aubry reconnaît que le problème du pouvoir d'achat se posait de façon moins intense au moment de leur application et que un bilan des 35h aurait du être effectué, sachant que son application au plan national n'a pas été uniforme mais a relevé d'un accord entre branches. 

L'argumentation de Martine Aubry est donc moins simpliste que le "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy qui réduit le champs économique à une dimension clairement individuelle : je gagne ce que je travaille, je suis ce que je possède. Il n'y a pas dans cette vision du monde de partage, pas de solidarité. 

Je conseille donc la lecture de cet ouvrage de vulgarisation pour retrouver une pensée politique de Gauche aussi crédible que peut l'être une politique libérale de droite. 

Nicolas 
Le Changement : Projet socialiste 2012

« Le monde est transformé, ses repères et ses règles ont volé en éclats. Les Français redoutent le déclin pour la France, le déclassement pour eux-mêmes et plus encore pour leurs enfants. La crise vient de loin. Elle est économique, sociale et environnementale bien sûr, mais aussi démocratique et morale. Elle marque l échec d un système à bout de souffle. Notre pays dispose pourtant de solides atouts pour faire la course en tête en misant sur la créativité, l innovation, et pour renouer avec le progrès social.

Par un intense travail collectif depuis deux ans, à l écoute des Français, les socialistes ont renouvelé leurs réponses et bâti un projet pour 2012. Pour redresser la France avec un nouveau modèle de développement économique, social et écologique. Pour retrouver la justice et rassembler les Français dans une République fière de ses valeurs. Pour qu à nouveau, l avenir aime la France.

Ce livre est une invitation. Nous mettons ainsi notre projet pour 2012 à la disposition de tous les Français, pour réagir, pour débattre, ensemble et maintenant, partout dans notre pays. »
La Voie


Le vaisseau spatial Terre, continue à toute vitesse sa course dans un processus à trois visages : mondialisation, occidentalisation, développement.
Tout est désormais interdépendant, mais tout est en même temps séparé. L’unification techno-économique du globe s’accompagne de conflits ethniques, religieux, politiques, de convulsions économiques, de la dégradation de la biosphère, de la crise des civilisations traditionnelles mais aussi de la modernité. Une multiplicité de crises sont ainsi enchevêtrées dans la grande crise de l'humanité, qui n'arrive pas à devenir l'humanité.
Où nous conduit la voie suivie ?
Vers un progrès ininterrompu ? Nous ne pouvons plus le croire. La mort de la pieuvre totalitaire a réveillé la pieuvre des fanatismes religieux et stimulé celle du capitalisme financier. Elles enserrent de plus en plus le monde de leurs tentacules. La diminution de la pauvreté se fait non seulement dans un accroissement de bien-être matériel, mais également dans un énorme accroissement de misère.
Allons-nous vers des catastrophes en chaîne ? C’est ce qui paraît probable si nous ne parvenons pas à changer de voie.
Edgar Morin pose ici les jalons d’une « Voie » salutaire qui pourrait se dessiner par la conjonction de myriades de voies réformatrices et nous conduire à une métamorphose plus étonnante encore que celle qui a engendré les sociétés historiques à partir des sociétés archaïques de chasseurs-cueilleurs.

Directeur de recherches émérite au CNRS, penseur transdisciplinaire et indiscipliné, l’auteur de La Voie est connu pour avoir conçu la "pensée complexe" dans son œuvre maîtresse, La Méthode. Il est docteur honoris causa de vingt-quatre universités à travers le monde.
Edgar Morin est né à Paris en 1921, d’une famille de nationalité italienne, d’ascendance judéo-espagnole. Son adolescence est marquée par la montée en puissance du nazisme, les procès staliniens de Moscou, la marche somnambulique vers la guerre. À 20 ans, sous l’Occupation, il entre à la fois au parti communiste et dans la résistance gaulliste. Après la guerre, c’est une vie qui se poursuit dans la résistance au stalinisme, à la guerre d’Algérie, à toutes les barbaries.
Directeur de recherches au CNRS, il est l’auteur de très nombreux ouvrages de sociologie et de philosophie.
Copyright : Despatin & Gobeli/Opale/Editions Fayard
Manifeste d'économistes atterrés : Crise et dettes en Europe : 10 fausses évidences, 22 mesures en débat pour sortir de l'impasse


Les décideurs européens ont-ils appris quelque chose de la crise provoquée par les dérives de l'industrie financière ? On peut en douter. Pour résorber les déficits provoqués par le sauvetage des banques et la récession, la Commission européenne et les gouvernements appliquent avec une vigueur renouvelée des programmes d'ajustement qui ont dans le passé démontré leur capacité à accroître l'instabilité économique et les inégalités sociales. Ces politiques de soumission au pouvoir de la finance mettent en danger l'avenir du projet européen. Atterrés par ce constat, nous avons pris l'initiative d'écrire ce manifeste. Il dénonce dix fausses évidences, mal fondées scientifiquement, qui servent à justifier les politiques actuellement menées en Europe. Il soumet au débat vingt-deux propositions pour une autre stratégie. Initialement adressé à la communauté des économistes, et plus de sept cents d'entre eux, issus comme nous d'horizons théoriques très divers, l'ont signé, ce manifeste est surtout destiné à nos concitoyens. Le décalage est aujourd'hui patent entre les affirmations péremptoires des " experts " et la fragilité de leurs diagnostics. Nous souhaitons aider les citoyens à mettre des mots et des concepts sur leurs doutes, et les conforter dans l'idée que d'autres choix peuvent être mis en débat.
Philippe Askenazy (CNRS), Thomas Coutrot (Conseil scientifique d'Attac), André Orléan (CNRS, EHESS), Henri Sterdyniak (OFCE).
Indignez-vous !

« 93 ans. La fin n est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique : le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National de la Résistance ! » Quelle chance de pouvoir nous nourrir de l expérience de ce grand résistant, réchappé des camps de Buchenwald et de Dora, co-rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l homme de 1948, élevé à la dignité d Ambassadeur de France et de Commandeur de la Légion d honneur !
Pour Stéphane Hessel, le « motif de base de la Résistance, c était l indignation. » Certes, les raisons de s'indigner dans le monde complexe d aujourd hui peuvent paraître moins nettes qu au temps du nazisme. Mais « cherchez et vous trouverez » : l écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au toujours plus , à la compétition, la dictature des marchés financiers et jusqu aux acquis bradés de la Résistance retraites, Sécurité sociale... Pour être efficace, il faut, comme hier, agir en réseau : Attac, Amnesty, la Fédération internationale des Droits de l homme... en sont la démonstration.
Alors, on peut croire Stéphane Hessel, et lui emboîter le pas, lorsqu il appelle à une « insurrection pacifique ».
Sylvie Crossman
Après la démocratie


La crise de la société française – et des sociétés occidentales en général – conduit à se poser une question de fond : faut-il envisager la disparition du système démocratique ? Et, par voie de conséquence, quel système serait alors susceptible de le remplacer ?
Cet ouvrage combine l’analyse instantanée et l’étude des processus de longue durée pour envisager la situation de la politique et de l’économie et l’évolution des structures familiales. De ce travail d’investigation se dégagent, entre autres thèmes, le caractère fondamentalement religieux de la crise actuelle (le religieux étant considéré comme structurant la société), le pessimisme culturel ambiant (conséquence de la stagnation éducative), la réapparition d’une stratification de la société (l’ascenseur social cher à la démocratie fait place à l’instauration d’une nouvelle oligarchie), l’impact du libre-échange provoqué par la mondialisation, la possibilité d’une réémergence de la lutte des classes (conséquence de la disparition des classes moyennes)…
Dans ce nouvel ouvrage qui ne ménage personne dans aucun camp, Emmanuel Todd brille une fois de plus dans son rôle d’historien et d’observateur et se passionne pour ce sujet essentiel : où va notre société ? --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
Politologue, démographe, historien, sociologue et essayiste français, Emmanuel Todd est né en 1951. De lui, les Éditions Gallimard ont publié L’illusion économie (Hors série Connaissance, 1998, Folio actuel n° 66) et Après l’empire (Hors série Connaissance, 2002, Folio actuel n° 107).
Pour changer de civilisation

"Consciente de notre responsabilité collective, j'ai invité chacun, jour après jour depuis deux ans, à approfondir et à renouveler nos idées, à écrire un projet de société qui redonne du sens et de l'espoir, pour engager une offensive qui ne doit plus tarder. Comme je l'ai toujours fait, et à ma façon, j'entends contribuer au renouvellement des idées de la gauche.
Une société solidaire qui prend soin de chacun, où chacun prend soin des autres et où, ensemble, nous prenons soin de l'avenir et de la planète : c'est l'un des buts les plus nobles que la gauche puisse se donner.
Nous avons besoin de Nouvelles Lumières, d'un exercice de raison face aux fureurs du monde. Ce livre nous y invite.
Voilà pourquoi l'initiative du Laboratoire des idées, appelant à une contribution créative plus de cinquante chercheurs et intellectuels, s'inscrit dans notre mission commune, urgente et indispensable : rendre visible le monde qui vient, aider à le comprendre pour pouvoir le transformer.
Justice, respect, vérité. Nos idées ont un futur.
La prochaine gauche s'avance, une gauche forte de ses valeurs et forte d'un projet pour changer de civilisation". M. A.
Mainstream : Enquête sur la guerre globale de la culture et des médias


Comment fabrique-t-on un best-seller, un hit ou un blockbuster ? Pourquoi le pop-corn et le Coca-Cola jouent-ils un rôle majeur dans l'industrie du cinéma ? Après avoir échoué en Chine, Disney et Murdoch réussiront-ils à exporter leur production en Inde ? Comment Bollywood séduit-il les Africains, et les telenovelas brésiliennes les Russes ? Comment Al Jazeera a-t-elle préparé les révolutions arabes ? Pourquoi les Wallons réclament-ils des filets doublés alors que les Flamands préfèrent les versions sous-titrées ? Et pourquoi, finalement, ce triomphe du modèle américain de l'" entertainment " et ce déclin de l'Europe ? Au coeur de cette bataille mondiale : la culture " mainstream " (dominante, populaire). De Hollywood à Bollywood, du Japon à l'Afrique subsaharienne, du Mexique à la Corée, cette enquête sans précédent a été menée pendant cinq ans dans trente pays. Dans toutes les capitales de l'entertainment, Frédéric Martel analyse le jeu des acteurs, les logiques des groupes et suit la circulation des contenus sur les cinq continents. De nouveaux pays émergent avec leurs médias et leur " soft power ", ils veulent contrôler les images et les rêves. Internet décuple leur puissance. Tout s'accélère. Mainstream raconte cette nouvelle guerre globale de la culture et des médias. Best-seller inattendu, le livre a été traduit dans une dizaine de langues et a suscité des débats dans de nombreux pays - il est lui-même devenu mainstream.
Frédéric Martel est chercheur et journaliste. Il est également l'auteur de l'ouvrage de référence De la culture en Amérique qui paraît conjointement dans la même collection.
Le déclassement


Dans la France des années 2000, connaître une moins bonne réussite sociale que ses parents n'est plus exceptionnel : c'est une réalité statistique indiscutable mais une réalité sociale méconnue. Les générations nées au tournant des années 1960, confrontées aux effets prolongés de la crise économique, font face à une dégradation de leurs perspectives de mobilité sociale. Dans le même temps, leur niveau d'éducation continue d'augmenter. De ce décalage entre la formation et la mobilité sociale naît un intense sentiment de frustration qui a des conséquences sur l'expérience vécue par les " déclassés ", qui oscillent alors entre deux tentations : la rébellion et le retrait. Ce qui, probablement, n'est pas étranger au succès de l'extrême droite ou, du moins, de ses idées.
Camille Peugny est sociologue. Ses travaux portent sur la mobilité sociale et sur les conséquences politiques des inégalités entre les générations.
La grande déculturation

Amis du Désastre et Niveau-montistes sont formels : la culture s'est répandue dans toutes les couches de la population. Ce livre soutient le contraire. Si la culture s'est répandue, selon lui, c'est comme le lait de Perette : plus la culture est diffusée, moins il y en a pour chacun et moins elle a de consistance. Lorsque les trois-quarts d'une génération accèdent au baccalauréat, le niveau de connaissance et de maturité qu'implique ce diplôme est à peu près celui qu'atteignaient au même âge les trois-quarts d'une autre génération, quand personne ne songeait à nommer cela baccalauréat, à peine certificat d'études. L'université fait le travail des lycées, les lycées celui des écoles primaires, les classes maternelles celui que les parents ne font pas, ayant eux-mêmes été élevés par l'école de masse, qui a formé la plupart des nouveaux enseignants. 
Arte, France Culture ou France Musique se consacrent aux tâches jadis dévolues aux chaînes généralistes, celles-ci imitent les postes et stations de divertissement. Tout a baissé d'un cran. C'est la grande déculturation. Et si les journaux n'ont plus de lecteurs, c'est en grande partie parce que leur public potentiel ne sait plus lire, même des phrases de plus en plus simples et de plus en plus fautives, avec de moins en moins de mots. Le paradoxe est que l'objectif quantitatif, qui est au cœur de l'ambition démocratique en sa transposition culturelle, fait partout le lit de l'argent, par le biais de la publicité, des taux d'audience et des lois du marché. 
C'est ainsi que le Louvre devient une marque, etc
Un monde vulnérable : Pour une politique du


"Que signifierait, dans la société contemporaine, prendre au sérieux. comme faisant partie de notre définition d'une société bonne. les valeurs du cure - prévenance, responsabilité, attention éducative, compassion, attention aux besoins des autres - traditionnellement associées aux femmes et traditionnellement exclues de toute considération publique?" Telle est la question que pose la théoricienne féministe Joan Tronto dans ce livre majeur, qui a largement contribué à renouveler le champ de la philosophie politique dans le monde anglo-saxon. Le cure a longtemps été compris comme une qualité féminine moralement positive. La "moralité des femmes" est même apparue à certains comme une stratégie convaincante pour provoquer le changement politique. Or les femmes restent encore largement exclues du pouvoir. Pour sortir de cette impasse théorique et politique, affirme Joan Tronto, il faut cesser d'associer le cure à la "moralité des femmes", comme le fait encore Carol Gilligan dans Une voix différente. Il s'agit plutôt de présenter une défense politique de l'éthique du cure, défini comme "une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre "monde", de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible". Tronto considère qu'à condition de déplacer les frontières entre morale et politique, raison et monde des sentiments et entre vie publique et sphère privée, le care peut apparaître somme un concept politique utile, susceptible de nous aider à repenser la coopération démocratique d'êtres qui sont tous fondamentalement vulnérables, comme l'est aussi leur monde commun.
Joan C. Tronto est professeure de théorie politique au Hunter College de l'Université de New York. Elle est l'auteure de nombreux articles sur le gare et le genre, sur les femmes dans la vie politique américaine et la théorie politique féministe.
Le monde à l'horizon 2030 : La règle et le désordre


Qui envisage le monde de demain en se limitant aux tensions d'aujourd'hui : islamisme radical, guerre en Afghanistan, conflits gaziers et pétroliers, expansion économique de la Chine, risque de se priver de toute faculté d'anticipation. L'ouvrage de Nicolas Tenzer n'entend pas prédire l'avenir, mais essaie de comprendre comment une multitude de dynamiques permettent de dessiner un système mondial qui n'aura rien à voir avec celui que nous connaissons, un système fondé sur sept piliers : un monde sans pôles ni grandes régions structurées (le monde multipolaire est un leurre); la nouvelle répartition des richesses (la Chine ne représentera plus un danger mais sera un élément déterminant de stabilisation du monde, la Russie, qui aura disparu de la scène, encore moins); le retour des Etats (et donc l'affaiblissement des organisations internationales); le nouveau pouvoir d'influence, qui ne passera plus par les canaux diplomatiques classiques; la nouvelle hiérarchie, sinon oligarchie, des puissances ; la réinvention des peuples (les nouveaux acteurs majeurs des relations internationales, eux aussi paradoxalement facteurs de paix); de nouveaux leaders (bouleversant l'équilibre des forces), marginalisant les hommes politiques occidentaux. Dans un essai tel que la France n'en produit pas, Nicolas Tenzer nous emmène dans un voyage passionnant à travers cette nouvelle cartographie des puissances mondiales, où les Etats-Unis continueront d'être la seule figure de l'universalisme, mais d'où sortira un nouveau monde aux joueurs plus nombreux et plus mobiles. Il n'est pas sûr que cela soit un mauvais présage.
Intellectuel de renommée internationale, haut fonctionnaire et directeur de la revue Le Banquet, Nicolas Tenzer est notamment l'auteur de Les valeurs des Modernes, France : la réforme impossible ? et Quand la France disparaît du monde. Actuellement président d'Initiative pour le développement de l'expertise française à l'international et en Europe (IDEFIE), il parcourt la planète depuis plusieurs années.
Petit dictionnaire pour lutter contre l'extrême droite

D' agir à xénophobie, plus de 200 articles débusquent, évaluent et réfutent les thèses et arguments du Front national. Des faits rapportés en quelques lignes (comme la protestation de Le Pen contre l'arrestation de Klaus Barbie) aux mises au point de deux ou trois pages, petites leçons de droit social ou d'économie appliquée, l'ouvrage est à la fois un pamphlet qui frappe fort et juste, une chronique d'actualité et un essai politique. 
Sur le poids exact des étrangers en France, le coût des immigrés pour la Sécurité sociale, les origines du négationnisme, le score du Front national dans les grandes villes ou la situation de l'extrême droite en Europe, une trame très dense d'informations mises en écho. A lire et à faire lire. --Gérard Moatti-
Le livre noir de l'agriculture: Comment on assassine nos paysans, notre santé et l'environnement

Vous souvenez-vous des Shadoks, ces étranges oiseaux qui passaient leur vie à pomper, pomper, pomper et à inventer des machines toujours plus absurdes ? Les Shadoks, aujourd’hui, c’est nous, ou plutôt notre agriculture. Malgré son coût prohibitif, celle-ci ne respecte ni le pacte social qui la lie aux paysans, ni le pacte environnemental qui la lie aux générations futures, ni même le pacte de santé publique qui la lie à chacun de nous. Les ressources d’eau sont gaspillées, polluées. Nous recevons chaque jour dans nos assiettes notre dose de pesticides et autres résidus médicamenteux. L’agriculteur ne s’en sort plus, et il est injustement voué aux gémonies, lui qui n’est que le bouc émissaire d’un système qu’il subit. La confiance est rompue.
     Pendant deux ans, Isabelle Saporta a parcouru les campagnes françaises. Dans cette enquête, elle met au jour l’absurdité du système, en le remontant de la fourche à la fourchette, du cours d’eau pollué aux cancers environnementaux provoqués par les pesticides, des animaux trop traités à l’antibiorésistance.
     La conclusion semble s’imposer : puisque notre agriculture pose plus de problèmes qu’elle n’en résout, il est urgent de changer de cap et de revenir à davantage de raison. Mais si tout le monde s’accorde sur le constat d’échec, aucun responsable politique ne veut prendre le risque de s’attaquer aux fondements de l’agriculture intensive.
     Loin de se contenter de brosser un tableau alarmiste, Isabelle Saporta avance des solutions simples. Pour les trouver, il suffit de savoir écouter ceux qui connaissaient le monde avant son délire productiviste. Ceux qui, aujourd’hui, travaillent d’arrache-pied à remettre les champs dans les sillons du bon sens paysan.


     Isabelle Saporta est journaliste. Elle a longtemps préparé les émissions de Jean-Pierre Coffe sur France Inter. Elle est l’auteur de documentaires, dont Manger peut-il nuire à notre santé ? et collabore à Marianne.
La Crise de la culture

Composé de huit essais conçus comme des "exercices de pensée politique", cet ouvrage de la philosophe d'origine allemande Hannah Arendt tire son unité d'un seul et difficile projet : enquêter sur l'origine des grands concepts de la philosophie politique.
Le troisième essai, consacré à la notion d'autorité, constitue une analyse particulièrement éclairante de la modernité, définie comme oubli des origines. En effet, l'autorité traditionnelle se définissait par opposition à la fois à la contrainte par force et à la persuasion par arguments. Elle n'était pas l'autoritarisme car "là où la force est employée, l'autorité proprement dite a échoué". Elle n'avait pas non plus besoin de se justifier. Dès lors, si nous confondons aujourd'hui autorité et violence, et croyons que l'autorité peut être discutée, c'est que nous avons oublié ce qu'elle est.
Remontant jusqu'à la source de ce concept et de tant d'autres (liberté, histoire...), Arendt tente de nous délivrer d'une amnésie préjudiciable à la compréhension de notre propre monde. Un périple généalogique qui suppose tout de même quelques bagages assez solides ! --Paul Klein
L'économie des inégalités

L'inégalité est-elle pour l'essentiel la conséquence de la concentration du capital dans quelques mains, auquel cas la taxation et la redistribution du capital pourrait y mettre fin ? L'inégalité des salaires reflète-t-elle à peu près le jeu de l'offre et de la demande pour différents types de travail ? L'inégalité se transmet-elle principalement au niveau familial ?
En utilisant les théories économiques, y compris les plus récentes, pour répondre à ce type de question, ce livre remet en cause bon nombre d'idées reçues et contribue à des débats dont les enjeux sont essentiels.
Sécurité : Le fiasco de Sarkozy, les propositions du PS

Depuis 2002, la droite a échoué à protéger les Français, notamment les plus fragiles, face à l'insécurité. Face au fiasco de Nicolas Sarkozy, le PS fait 22 propositions pour "respecter les droits, imposer les devoirs ", autour de 4 piliers: la dissuasion par une présence plus forte et pérenne des forces de sécurité et de justice; la sanction immédiate, systématique et proportionnée des actes de délinquance ; la modernisation et l'organisation plus efficace de nos forces de sécurité et de justice; la construction d'une société moins brutale et plus solidaire. A l'origine de la plupart des grandes innovations récentes en matière de sécurité - îlotage, police de proximité, adjoints de sécurité, contrats locaux de sécurité - le Parti socialiste a décidé, en s'appuyant sur l'expérience locale de ses élus, de réagir et de proposer une nouvelle politique globale de sécurité. Un texte clair, qui annonce les principales idées défendues par la gauche en matière de sécurité qui seront débattues lors des présidentielles 2012.
Les politiques de la ville


Pour répondre aux difficultés accumulés dans les cités périphériques ou dans les quartiers anciens des villes françaises, des politiques urbaines sont mises en place par les gouvernements successifs dans les domaines de l'urbainisme, du social, de l'économie et de la sécurité. Ce livre analyse et évalue la portée et l'effectivité de ces dispositifs mis en place dans le cadre des politiques de la ville, du renouvellement et de la rénovation urbaine.
Depuis des décennies, dans la plupart des villes françaises, la concentration de populations cumulant difficultés sociales et économiques, dans les cités périphériques ou dans les quartiers anciens et dégradés, est source de préoccupations pour les services de l'Etat et pour les collectivités locales. Pour répondre à ces situations et aux dysfonctionnements voire aux désordres qui s'ensuivent, des politiques urbaines, poursuivies par les différents gouvernements interviennent dans les domaines de l'urbanisme, du social, de l'économique et de la sécurité. Après un état détaillé des lieux, le livre analyse et évalue la portée et l'effectivité de ces dispositifs englobés dans les politiques de la ville, du renouvellement et de la rénovation urbaine
Pour une politique de civilisation

Ce petit livre traite de problèmes dont nous faisons l'expérience quotidienne, et qui concernent notre vécu concret. Il s'agit des déficiences et des carences de notre civilisation, et, par là-même, de nos besoins et de nos aspirations, qui ne sont pas seulement monétaires. Il s'agit de régénérer la vie sociale, la vie politique et la vie individuelle.
Dans les campagnes, les quartiers, un peu partout dans le pays, se créent de nombreux mouvements régénérateurs, mais qui restent isolés, dispersés.
D'où cet ouvrage , qui propose non pas un programme, ni un projet de société, mais qui définit une voie.
Le Socialisme et la vie

Jean Jaurès inscrivait au tableau noir des grands Congrès socialistes autour de 1900 la phrase suivante : « L’histoire ne se fait pas toute seule. » C’est que pour lui, homme politique, philosophe, l’histoire matérielle des hommes est bien première et le socialisme est chargé à la fois de la penser et de la réaliser dans la justice ; mais elle suppose en elle l’action des hommes et l’idée de justice, comme un facteur agissant, irréductible et réel. C’est de cette tension, de ses conséquences théoriques et pratiques, historiques et métaphysiques, qu’il est question dans ces textes qui dessinent la figure, tragiquement brisée en 1914, mais constamment reprise ensuite (parfois dans une confusion qui appelle aussi un retour précis à sa pensée), de celui qui fut à tous égards un penseur et un acteur majeur du siècle.
L'abolition


Son nom est lié à la peine de mort. Robert Badinter, avocat, ministre de François Mitterrand et ultérieurement président du Conseil constitutionnel, a fait plier la Constitution. Pour que des cas comme ceux de Buffet et Bontems n'existent plus. Leur exécution, le 24 novembre 1972, transforme Robert Badinter qui devient "un adversaire irréductible de la peine de mort." 1972-1981, une décennie consacrée à une lutte qui ne plait pas à tous. Contre : Valéry Giscard d'Estaing, dans la ligne droite de Pompidou. Pour : François Mitterrand. Lutte politique "car jamais l'abolition n'interviendrait sans une volonté présidentielle" et judiciaire "car il y aurait encore bien des procès où se jouerait la vie de l'accusé".


Au-delà d'un simple récit, L'Abolition permet de mieux comprendre un homme, avec ses émotions, ses peurs et ses moments de doute, qui a pour seule arme sa robe d'avocat. Ce livre n'est pas un cours d'histoire sur l'abolition. C'est l'histoire de l'abolition vue de l'intérieur. Robert Badinter signe un témoignage poignant. Symbole d'un combat très personnel.
Je regardai l'horloge : il était douze heures et cinquante minutes, ce 30 décembre 1981. Le voeu de Victor Hugo, "l'abolition pure, simple et définitive de la peine de mort", était réalisé. (...) Je pensai à tout ce qui était advenu. Puis je rentrai chez moi, le long des allées. C'était fini, la peine de mort.
--Nathalie Robert --